¡¡¡Chaaaaaa!!!

12 décembre 2006

*Obituario con Hurras*
Mario Benedetti


Vamos a festejarlo
Vengan todos

los inocentes los damnificados
los que gritan de noche
los que sufren de día los que sufren el cuerpo
los que alojan fantasmas
los que pisan descalzos
los que blasfeman y arden

los pobres congelados
los que quieren a alguien
los que nunca se olvidan

Vamos a festejarlo
vengan todos
el crápula se ha muerto
se acabó el alma negra el ladrón
el cochino
se acabó para siempre
¡hurra!

Que vengan todos
vamos a festejarlo
a no decir
la muerte
siempre lo borra todo
todo lo purifica.
Cualquier día
la muerte no borra nada
quedan siempre las cicatrices.

¡Hurra!
Murió el cretino
vamos a festejarlo
a no llorar de vicio
que lloren sus iguales
y se traguen sus lágrimas

Se acabó el monstruo prócer
se acabó para siempre
vamos a festejarlo
a no ponernos tibios
a no creer que éste es un muerto cualquiera

Vamos a festejarlo
a no volvernos flojos
a no olvidar que éste es un muerto cualquiera

Vamos a festejarlo
a no volvernos flojos
a no olvidar que éste es un muerto de mierda.

<<Traduction>> (par moi-même donc toute suggestion, correction etc bienvenues!)

Nous allons fêter ça
Que tout le monde vienne

Les innocents
Les damnés
Ceux qui crient la nuit
Ceux qui souffrent le jour
Ceux qui souffrent dans leurs corps
Ceux qui hébergent des fantômes
Ceux qui marchent pieds nus
Ceux qui blasphèment et qui brûlent
Les pauvres congelés
Ceux qui aiment quelqu’un
Ceux qui jamais n'oublient

Nous allons fêter ça
Que tout le monde vienne
La crapule est morte
S'en est terminé de l’âme noire
Du voleur
Du pouilleux
C’est fini pour toujours
Hourra!

Que tout le monde vienne
Nous allons fêter ça
A ne rien dire la mort toujours efface tout
Et purifie tout
N’importe quel jour la mort n’efface rien
Restent à jamais les cicatrices.

Le crétin est mort
Nous allons fêter ça
Sans pleurer par vice,
Que ses semblables pleurent et avalent leurs larmes
Le monstrueux pouvoir est terminé
C ‘est fini pour toujours

Nous allons fêter ça
Sans devenir tiède
Sans croire que c'est un mort quelconque
Le monstrueux pouvoir est terminé
C‘est fini pour toujours

Nous allons fêter ça
Sans devenir tiède
Sans croire que c' est un mort quelconque

Nous allons fêter ça
Sans devenir paresseux
Sans oublier que celui-là
N'est pas un mort quelconque

Nous allons fêter ça
Sans devenir paresseux
Sans oublier que celui-là
Est un mort de merde.



Mario Benedetti, poète uruguayen, a écris ce texte à la mort de Ronald Reagan. A l'annonce de la mort de Pinochet des milliers de reproductions de ce poème ont circulé dans les rues de Santiago. Il s'applique parfaitement bien au dictateur et à tous ceux que la mort a sauvé de la justice.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je te remercie de faire partager ta vie de l'autre côté de la petite blaque d'eau qui nous sépare !!! Et pout être honête, tu m'impressionne! Chapeau bas Madame !!!

Nat

15:37  

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