¡¡¡Chaaaaaa!!!

11 décembre 2006

Fiesta, fiesta : le dictateur est mort.


Es un carnaval, es un carnaval, es un carnaval, se murió el criminal
Lucia, maraca devuélvenos la plata
Lucía Lucía te queda poco tiempo
Don Sata, Don Sata cúliete al tata
No puedo creer la cosa que veo, ya cayó ya cayó, por las calles de Santiago veo, ya cagó, ya cagó!!! Adios carnaval, adios general!!!
Voilà les slogans qu'on a chanté tout hier après midi après avoir appris la mort de Pinochet : C'est un carnaval, c'est un carnaval le criminel est mort, Lucia (la femme de Pinochet), rends nous l'argent, Lucia il te reste peu de temps, Satan : baise bien le vieux, Je ne peux croire ce que je vois, il est tombé il est tombé, dans les rues de Santiago je vois qu'il est tombé...(paroles de chansons populaires).
J'étais dans ma chambre, au 20 ième étage d'une tour du centre de Santiago : des sifflets, des chants, et des drapeaux chiliens qui fleurissent aux immeubles. Je me suis d'abord dit que Colo Colo, l'équipe chilienne de foot, avait encore gagné, puis j'ai entendu la nouvelle : le tyran était mort. Avec des amis on est sorti : pleins de voitures klaxonnaient, les gens dansaient dans la rue, et tout le monde allait Plaza Italia. On a suivi. Quelle fête!!! Des milliers de personnes criant, chantant, dansant, ouvrant du champagne pour célébrer la mort d'un dictateur sanglant dont les conséquences de son régime s'ont encore visibles aujourd'hui. Les gens s'embrassaient, il nous a fallu sauter sans discontinu car : el que no salta es Pinochet (celui qui ne saute pas est pour Pinochet), et chanter, le tout sous un soleil de plomb. On est bien resté là 4 heures et après la foule est partie en manif par la Alameda (l'avenue centrale de Santiago) pour rejoindre la Moneda (le Palais présidentiel bombardé par Pinochet en 73). On a donc suivi, heureux de pouvoir marcher sur cette avenue normalement infestée par les gaz d'échappement, on a continué à danser, à sauter à chanter car il y avait pleins de concerts improvisés tout le long de l'Alameda, guitarres, flûtes de pan, charango (instrument traditionel), tambours...Arrivés devant le Mac Donald, les choses ont commencé à se gâter, un groupe de jeunes a arraché des barrières, des panneaux de signalisation, des pavés et a détruit la vitrine du Mac Do. Des barricades se sont dressées, certains ont incendié des poubelles, fait des feux et évidemment les flics sont arrivés avec leur fameux guanaco (char anti émeute avec un carcher, Sarkozy adorerait) et ont commencé à asperger mettant fin aux chants 'uff que calor el guanaco por favor'(quelle chaleur s'il vous plait envoyez le guanaco !!!). On a bien couru car même si le guanaco était encore loin, les gaz lacrimogènes se rapprochaient dangereusement et bon, 2006 a certes était pour moi l'année du gaz mais j'avais pas envie d'en rajouter...Voilà à partir de ça des émeutes ont commencé et déjà qu'en France ça peut être très violent ici c'est pire, alors je me suis éclipsée, surtout que je préférais garder la bonne ambiance de fête de l'aprem.
Ce que je n'ai pas vu moi mais que tout le monde sait par les journaux c'est l'autre réaction, celle, minoritaire certes, des partisans de Pinochet qui étaient venus le soutenir depuis son entrée à l'hôpital militaire. Mais je suis sûre que nos cris de joie, nos chants ont retenti jusque dans leurs quartiers de riches.
Hier au milieu de la joie, il y avait aussi des gens, surtout des vieux, qui pleuraient. En souvenir de membres de leurs familles disparus, de la terreur de cette époque, de leur famille exiliée, ou se souvenant des tortures qu'ils ont subi et qu'aucune mort ne pourra effacer, et qui ne seront appaisées que par la justice.

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Zut en fait j'avais lu trop rapidement le début et j'ai vu uniquement le départ en espagnol...
Maintenant que je l'ai lu, je trouve comme toujours que tu as vraiment un très bon style. A quand Charlotte envoyée spéciale de TF1 (non pas Tf1, ce que tu veux mais pas TF1)...

14:58  
Anonymous Anonyme said...

Et bien sûr j'ai pas signé mais c'est moi, Thib...

14:59  
Anonymous Anonyme said...

pucha, mucho frances para mi...

19:23  
Anonymous Anonyme said...

Hola Chaa te esperamos con la Bene pero estabas en la plaza festejando..que alegria..que tristeza..que confucion..termina algo pero no se que...es raro..tenemos que conversar...nos vemos pronto...Claud

19:48  
Anonymous Anonyme said...

buena charlotte mi reportera como me hubiese gustado estar celebrando con todos alla en la plaza italia y en todo Chile, yo la chilena en Paris y tu la francesa en Santiago, un abrazo grande...bacan que te encontraste con mi familia
viva Chile sin Perrochet

04:33  
Anonymous Anonyme said...

En effet, comme tu le dis, tout le monde ne rit pas du fait que le vieux hochet soit tout cassé et la vieille pine toute...
Certains pleurent son jovial sourire, sa casquette riante, sa moustache joyeuse, sa gégène de tous les plaisirs, son sens si particulier de la justice, ses si mignons bourreaux et officiers, sa si gentille corruption, ses si plaisantes et populaires réformes socio-économique, et surtout sa rupture si tranquille. Ces braves gens qui pleurent la mort de ce rempart contre le bolcho-stalinisme
(la Stal depuis 43: terreur des bourgeois, symbole du prolétariat)ne sont pas tous anonymes: la plus célèbre est certainement la vieille copine Margaret-des-Malouines qui a récemment encore fait l'apologie du saint homme brisant un peu le concert hypocrite des dirigeants européens actuels qui crachent sur ce cadavre mais pactisent avec ses frères de Moscou, d'Afrique, de Washington ou d'ailleurs. Enfin, l'auguste général n'est pas un étendard que chez les croûlants, Pit me disait que dans le dernier journal des jeunes de l'ump de Bordeaux il était expliqué que Pinochet avait mis un terme à "la pèriode la plus trouble de l'histoire du Chili". Je ne suis guère procédurier, mais j'enviens à me demander si de tels jeunes connards ne pouvaient être mis en examen pour ce genre de propos, pour Margaret c'est un peu tard et il y aurait tant à dire mais pour eux c'est quand même de la salubrité publique, de l'écologie presque, toujours ça que les "générations futures" n'auront pas... savent pas ce qu'ils ratent!
bises à toi et à tous ceux qui préfèrent nos barbaries à leurs sauveurs en kaki.

05:49  
Anonymous Anonyme said...

Bien joli exemple de casser tout et pour rien
Bande de tarrés....

13:30  

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